L’oeuvre Tutti de Zahra Poonawala
Interrogeant les rapports sonores et visuels
Dans le contexte de l’exposition REGIONALE 16, du 5.12.15 au 15.01.16 « How I feel concerned » A l’Aubette 1928
Ouvert Mercredi-Dimanche : 14h-18h du 5 Décembre 2015 au 15 Janvier 2016
Entrée libre
Je propose à ceux qui veulent de visiter l’expo en présence de l’artiste Zahra Poonawala ce mercredi entre 14h et 18h environ. Moi-même, Tom Mays, je serai là vers 14h, et Gérard Starck, prof aux arts déco, y sera vers 16h.
Cette œuvre tend à prolonger une réflexion engagée il y a plusieurs années, qui interroge les rapports sonores et visuels entre une partie et un tout, entre production et perception du son. Alors que les œuvres précédentes proposaient une présentation statique, celle-ci place pour la première fois le spectateur en position d’explorateur. Puisant dans le précédent des « acousmoniums » ou orchestres de haut-parleurs, l’œuvre vise à matérialiser un vécu plus dynamique de l’écoute en s’appuyant sur le mouvement. L’espace occupé par l’installation est donné, mais il peut être perçu selon des modalités variables. Il est d’abord marqué par un repère fixe, celui du mur de haut-parleurs qui en forme le fond, tant visuel que sonore. Ses personnages ont chacun un volume, un registre et un caractère différents. Devant cet arrière-plan se détachent des solistes, haut-parleurs isolés qui sont doués de mobilité, puisqu’ils réagissent aux mouvements du spectateur, lequel est incité à évoluer pour les faire réagir. Les différents plans sonores redoublent cette organisation spatiale. A partir d’un accord fondamental complexe qui constitue un socle, la réaction aux mouvements du spectateur détermine des changements d’intensité, lance des soli qui se détachent de la masse sonore. S’approcher, c’est écouter, c’est aussi susciter une réponse sonore différenciée. La musique enregistrée, née des propositions de Zahra Poonawala, a été écrite par Gaëtan Gromer pour un effectif de musique de chambre. Influencée par des œuvres comme celle de Giacinto Scelsi, elle se donne à entendre comme un accord complexe dans lequel le spectateur, tel un spéléologue, va diriger la lampe de son attention vers tel pupitre, telle partie de l’orchestre, voyageant à l’intérieur du son comme à travers l’espace circonscrit par l’installation. Le mouvement ne rompra pas la continuité, qu’elle soit visuelle ou sonore, mais modifiera les équilibres et les perspectives. Pour paraphraser Wagner: ici, le son se fait espace.
_Stéphane Valdenaire.
Site des actualités de Zahra Poonawala: http://www.zahrapoonawala.org/actualite.html
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